Ecrits en Auvergne-Rhône-Alpes et à Avignon
Ecrivez-vous de partout
Des ateliers d'écriture, de la poésie, des lectures publiques
une mosaïque de portraits poétiques à feuilleter en ligne
Isabelle Jannot - Paroles et Fariboles
12 octobre 2019 de 14H30 à 17H00
Atelier dans l'atelier de Françoise Aymé-Martin 26190 Poet Laval
&
16 novembre de 14 h 30 à 17 h 30
dans l'atelier et autour des œuvres de Marie-Noëlle Gonthier - 26740 Savasse
Textes écrits dans l'atelier de Françoise Aymé-Martin
au Poët-Laval - Octobre 2019
Le fauteuil abandonné
Drame en deux actes
Le chat pas sage
Cligne et songe
Tricheur occasionnel il dévoile son jeu
A l'ombre du cyprès
Le fauteuil solitaire s'impatiente
Brûlante s'étale la mer indifférente
Geneviève Cambon
Nue au milieu de l'eau
Libre et solide,
je baigne mes genoux.
Je guette le raton laveur
qui monte caresser ma taille.
Une pie évite ma main.
Les perles de mon cou
appellent le poires de Cydonie.
Kaléidoscope de la nature !
Claire
Les arums
Aimée, je t'imagine assisse sous la véranda, lisant ma lettre.
Ton chignon sage, peloté sur la nuque, n'a qu'une envie :
Dégringoler au rendez-vous de tes épaules. Là où ta
peau champagne pétille. Là où ruissellent tes cheveux
d'un roux safran solaire.
Tu es simplement vêtu de ta robe jaune ingénue, ton sein aigu
comme un bourgeon éclot à la pointe du corsage.
Aimée, ma femme à la taille de sablier, aux cuisses fusées,
as-tu toujours ce fleurs d'arum que nous avons plantées ?
L'arum immaculé et sobre dans sa robe évasée d'un blanc soyeux,
l'arum d'où surgit un pistil dru jaune éclatant. Avec au bout cette
lampe orangée qui éclaire le monde.
C'est au creux de l'arum que palpite mon coeur d'homme.
Mich' Elle Grenier
Textes écrits au Café des Clercs à Montélimar
le 5 décembre 2019 *
* Atelier remplaçant l'atelier prévu chez la plasticienne Marie-Noëlle Gonthier le 16 novembre et annulé suite aux coupures de courant dues aux intempéries. Cet atelier est reporté au printemps 2020.
D'où vient-il ?
Je vous le dis, c'est un ange...il vient d'un autre monde.
D'où vient-il ?
J'ai cherché bien des fois en le voyant penché sur sa guitare.
D'où vient-il ?
Du monde des notes ? Des noires et des blanches, des croches peut-être... d'une clé de sol imaginaire ?
Vous le voyez perdu dans sa musique. Silence..ne le dérangez pas. Son visage est presque grave. Il ne vous voit pas, ne sait pas que vous êtes là, tout près, si près que vous pourriez toucher la mèche de cheveux qui effleure sa main.
D'où vient-il ?
D'où viennent ces doigts qui courent d'une corde à l'autre avec cette dextérité qui m'enchante.
Pas de musiciens dans la famille... ah si un frère à mon grand-père. Lui souffle-t-il quelques notes à l'oreille ?
D'où vient-il ?
Il m'a vu, il me sourit. Il a quitté pour quelques instants sa brume, son étoile.
-
J'ai faim, me dit-il, tu m'as fait un tiramisu ?
Oui, car cet ange d'aujourd'hui, si sa musique fait vibrer les cœurs
mon tiramisu fait vibrer sa gourmandise et c'est un bien bel échange !!!!!
Jac
Papa
Louis pour l’état civil
Louis pour ton métier
Kiki pour tous tes proches
Pour Moi simplement TOI
L’homme de mes origines
L’homme dont je suis le fruit
Sauvage pour certains
Asocial pour d’autres
Silencieux jusqu’à taiseux
Pour Moi gai rossignol
Incarnation de la joie de vivre
Tu parlais peu
Tu étais taiseux
A longueur de journée
Nous t’entendions siffler
Des airs connus, entraînants
Ils résonnent encore
Dans la maison ancestrale
Du sol au plafond
Dans la montée des escaliers
Dans les galets de chaque mur
Dans tous les coins
De ton vieux magasin
Ta présence est indicible
Hors du temps
Tu es en Moi permanent
Mouvements
Ton corps en mouvements
Footballeur, Nageur,
Skieur, Marcheur
Toujours siffleur
Ton paradis : l’extérieur
Aventurier dans TA rivière
Tu en connaissais chaque pierre
L’Ardèche ton mythique Eldorado
Qui fut aussi ton tombeau !
Tu m’as donné la vie
Près de Toi elle était joie
Tes rares paroles tintent en Moi
Comme si u étais encore là
Tu parlais peu
Tu étais taiseux
Anniversaires et Noëls
Des jours « merveilles »
Où Tu m’écrivais
Tes mots gravés à tout jamais
Sur des cartes depuis des années
Tu étais taiseux
Tu parlais peu
Tes mots précieux
Avaient un charme délicieux
Les saisons ont passé
Ton amour imagé
Est là dans l’album bien rangé
Tu étais taiseux
Tu parlais peu
Ton amour était silencieux
Tu as donné du goût à ma vie
De la saveur à ma joie
De la chaleur dans la famille
De la volonté dans l’effort
Le grand besoin du dehors
La vie est belle
Ton absence cruelle
Ta mort fut un drame
Ton canoë et tes rames
Seuls sont restés
Ton corps a coulé
Effroyable « à jamais »
Tu étais taiseux
Tu parlais peu
Papa
Tu m’aimais si fort
C’est là mon vrai trésor
Il palpite en Moi encore !
LaZo
Il est la R12 verte éternelle qui me réveille tendrement,
me dépose à la maternelle et qui s'en va au boulot
Il est l'Estafette camping car bleue comme ce ciel des plages normandes où nous allons planter la tente
Il est la R5 Turbo rouge et rutilante qui vrombit devant
le collège où je suis fier d'avoir 15 ans
Il est la R25 propre et brillante qui l’entraîne de ses rendez vous clients vers ses déjeuners d'affaires
Il est l'Alpine A310 bleue lumineuse qui fonce dans la nuit
sur l'autoroute le temps d'un week-end
Il est l'Espace familial et chaleureux qui mène sa femme
et ses garçons vers la Corse et son soleil
Il est la Twingo jaune étincelante qui nous conduit à la mairie puis à l'église de ce petit village bien français
Il est le Trafic blanc pâle qui traîne pour de longues années mes cartons trop remplis vers un garde meuble trop petit
Il est ce Scénic neuf qui me donne la liberté drômoise
Il est mon chauffeur, mon père.
Olivier
Jeanne buissonnière
A petits pas petits, Jeanne marche dans l’herbe trottinée de fourmis. Sauterelle, elle sautille dans les herbes onduleuses. En grande connivence avec le peuple trotte menu des herbes, elle converse avec un scarabée qui va, à petits pas fourchus. Jeanne est là, elle marche dans le fourmillement de la vie. Elle renverse la
tête, offre au ciel son intrépide regard bleu, bleu campanule. Jeanne est là, plantée parmi les liserons, ombrelles à coccinelle. Au liseron Jeanne se lie, se délie, liane aux tresses vanillées.
Entre deux pierres, un lézard boit la lumière. En extase, il regarde Jeanne de ses yeux topaze. Ses pattes de lézard écartées sur la pierre, il stocke les rayons entre ses écailles. Un, deux, trois soleil ! Jeanne court de muret en muret, écureuil blond, elle sautille de branche en ramille. Dans la bruyère, elle butine son miel, ses pas froissent les fougères comme un serpent. Soleil en jupon, rien ne peut arrêter la course de Jeanne dans les sous-bois .Elle entend la cloche lointaine, Jeanne est si loin, elle découvre la clairière encerclée de jeunes ormeaux. Une orgie d’émeraude. Le vent emporte le tintement têtu de la cloche de l’école.
Jeanne ne répond qu’à l’appel du pic-vert. Elle file dans le serpentin herbu, mollets griffés d’herbes folles, son profil insaisissable et mutin rit sous les feuilles. Jeanne court dans le fourmillement de la vie. Oreilles ourlées en coquille, elle perçoit un bruissement qui sourd de la forêt, le chant d’un harmonica. La source babille. Une libellule se pose sur un nénuphar, une nouvelle nuance de bleu éclaire les yeux de Jeanne. Elle ouvre grand son bec d’oisillon, les gouttelettes jaillissent dans sa gorge.
Mich' elle Grenier
https://poemienne.wixsite.com/michellegrenier
Elle est née dans la grande Afrique, mais elle a grandi dans la neige,
la bise et la montagne
La musique l’a rencontrée. Elle est une voix. Elle est un violon.
Elle est un chœur de femmes.
Elle est petite mais grande aussi. Elle est lumineuse, elle rayonne.
Elle est rouge et noire.
Elle est cristal.
Miriam, ma nièce.
Simone AELLIG